Où en suis-je avec le bonheur ce matin ?
Depuis quelques jours, j'ai sous le coude le manuscrit d'un roman achevé, achevez le roman ! pourraît être un bien joli titre de roman impubliable.
Voisin de la sérénité, je me nourri de visions : le bleu de Philippe de Champaigne par exemple, les accords sombres de T. Monk ou ceux plus lumineux de P. Bley, les voix radiophoniques du matin qui viennent de ciel, les collections de réflexions compilées par Simon Leys : en voici quelques unes pour cette douce matinée.
- Parler à propos, c'est un signe de savoir. Se taire à propos est également un signe de savoir. ( Xun Zi )
- Dans ma jeunesse, j'écoutais le son de la pluie dans les maisons de plaisir ; les tentures frissonnaient sous la lumière rouges des candélabres. Dans mon âge mur, j'ai écouté le son de la pluie en voyage, à bord d'un bateau ; les nuées pesaient bas sur l'immensité du fleuve ; une soie sauvage séparée de ses soeurs dans le vent d'ouest.
Aujourd'hui, j'écoute le son de la pluie sous le chaume d'un ermitage monastique. Ma tête est chenue ; chagrins et bonheurs, séparations et retrouvailles - tout est vanité. Dehors, sur les marches, les gouttes tambourinaient jusqu'à l'aube. ( Jiang Jie ) ( Les idées des autres - Simon Leys - Plon )
et voici ma version :
- Dans ma jeunesse, j'écoutais le son des vagues dans une maison vide ; les murs tremblaient sous la pression des vents du large. Plus-tard, la maison s'est peuplée, et j'ai du choisir entre famtômes et vivants. Aujourd'hui j'écoute le son du vent les yeux fixés sur le plafond peint de ma maison ; amour et désamours s'y collent comme des mouches, j'ouvre une fenètre et embrasse le ciel vide. Silence de la lumière du matin, et éclats de nuages en souffrance.
à suivre
Philippe Chauché
mercredi 6 février 2008
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