" Pendant toute la Comédie, tout le voyage de la Comédie, se pose la question du corps de Dante. En effet, il est le seul vivant à se promener au milieu de fantômes, d’ombres, d’esprits, qui n’arrêtent pas de s’étonner de voir parmi eux un corps qui fait de l’ombre, un corps en chair et en os, un corps vivant alors qu’eux sont morts. Dante insiste beaucoup là-dessus. Il est le seul corps vivant de tous ces corps. Les métamorphoses des corps en Enfer, en Enfer c’est-à-dire aussi bien sur Terre, on voit qu’elles affectent l’identité par dédoublement et annulation. Et l’animal et l’Homme se transforment et sans cesse l’un dans l’autre, comme s’il y avait une sorte de dévoration permanente et réciproque et une stupéfaction devant cette dévoration à partir d’une morsure, la morsure de la faim qui mène à l’anthropophagie. La morsure de la faim sexuelle qui tient les corps dans une passion de plus en plus sombre. La faim de l’argent, la cupidité qui est sans cesse dénoncée de part en part. Alors que dans le Paradis, ce qui représente le mouvement, c’est la soif, la soif innée, dit Dante, la soif perpétuelle, la soif du désir de plus en plus exacerbé, de plus en plus rapide et brûlant. "
Il s'agit d'un extrait d'éclairs de pensée radiophonique tenus par Philippe Sollers sur France Culture et à lire dans leur intégralité lumineuse sur le site "pileface" mis en avant ici même. La suite est à lire là-bàs.
Que mille mots étranglent les nihilistes souffrants.
à suivre donc.
Philippe Chauché
vendredi 22 février 2008
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