mercredi 13 février 2008

Retour sur la Chine

Chen Fou tout d'abord, ses "Récits d'une vie fugitive" - traduits par Jacques Reclus et réédités par Gallimard (Folio) - nous proposent quelques "petits agréments de l'existence". Lisons à propos de l'agencement des jardins, qu'il n'est pas interdit d'appliquer à soi-même : "...il importe de montrer le grand dans le petit et le petit dans le grand, comme de faire apparaître le plein dans le vide et le vide dans le plein. Il convient tour à tour de dissimuler et de découvrir, de présenter tantôt en surface tantôt en profondeur. La réussite ne dépend pas simplement d'un réseau étudié de courbes et de détours, ni d'un vaste terrain ou d'une profusion de rochers, ni encore d'une grosse consommation de main d'oeuvre."

Que mille fleurs s'épanouissent et recouvrent ton coeur de pollen.

En 1977, les éditions Champ Libre publiaient les "Poésies de l'époque des Thang" dans la traduction française (1862), unique semble t-il, du Marquis d'Hervey-Saint-Denis. Le texte de présentation avertissait : "Le public qui croit aujourd'hui qu'il est de plus en plus cultivé et informé, ressemble beaucoup au public qui croit qu'il est de mieux en mieux nourri et logé."
Ce texte en ligne sur "afpc.asso.fr", a également été réédité il y a quelques mois par les Editions Ivrea.
Voyageons : " Le soleil pénètre sous les stores, en dardant ses rayons obliques,
Et, sur les bords de la rivière, s'accomplissent en silence les rudes travaux du printemps.
Tandis que les jardins du rivage embaument l'air des parfums que mille fleurs répandent,
Sur la barque flottante, on fait bouillir du riz pour le repas du soir.

Les passereaux, qui se disputent leur nourriture, s'ébattent bruyamment dans le feuillage.
Des insectes ailés bourdonnent çà et là dans l'espace ; ils ont envahi ma maison.
Vin généreux ! qui donc vous a donné tant de puissance ?
A chaque tasse que je verse, je sens mille chagrins s'évanouir ! "
Thou-fou

Que mille fleurs résonnent dans tes pensées.

Mais aussi, dans le numéro 50 (Automne 1974) de Tel Quel "En Chine" :

LE GRAND FLEUVE SE DISJOINT ET SE REJOINT ENCORE
vent vagues étendue d'eau sous un drapeau rouge
au retour
le soleil de face
odeur de colza
l'ancienne voile jaune
jonque sous marin gris dans la tempête

que se forge ici la couleur qui n'est qu'à nous
10 000 ans passent
sur les vagues pour réunir ces continents

venant bleus sur le rhône
huang pu yang zi dans la mélange divisée du coeur

sous la même peau
nous n'y sommes pas

aux bords opposés
Lyon Paris Shanghaï

barques dans le courant

et révolution dans la tête
(Shanghaï, le 17 avril 1974.) Marcelin Pleynet

et aujourd'hui la Chine :

Que mille fleurs éclairent ton regard.

à suivre

Philippe Chauché

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