Interrogations : " A quoi joues tu ? C'est ce que l'on me demande souvent. Que répondre ? Rien, est la première des réponses, la plus simple, la plus juste. Mais elle ne suffit pas, car on risque de passer pour un goujat. Allons donc voir ce qu'en disent les dictionnaires :
- Le Petit Robert rappelle qu'il vient de "goujas" (au pluriel ) mot languedocien prononçez gouillat et accentuez le T - ce qui veut dire simplement "garçon", c'est aussi une descendence du mot hébreu "goja", servante chrétienne. Sa première définition donne d'autres pistes : "valet d'armée", et plus loin, le goujat est dit-on "un homme sans usage", c'est donc ce que j'entendais au début de ce texte, rustre, "manquant de savoir-vire et d'honnêteté", et "dont les indélicatesses sont offensantes".
Plus loin dans le Grand Robert : on retrouve le "gojat" de l'ancien provençal, ce n'est plus un "garçon" mais un "gars", le dictionnaire évoque également "l'apprenti maçon", mais aussi et plus loin : "homme sale et grossier" selon Littré, ce qui donne "rustre".
A quoi joues tu, donc ?
Surtout à n'offenser personne. Je joue, car je ne cesse de penser que la vie est un théâtre, et le savoir me permet de "me jouer du temps", de jouer avec le temps. Je suis en "représentation", dans une absolue honnêtetée, ce qui veut finalement dire, que ma représentation se nourrit de celles et de ceux qui ont la douce amabilité, un temps de m'accompagner, de partager leurs savoirs et leurs grâces.
Et il en va de même de l'amour ?
Qui pourrait en douter ! L'amour est un jeu, une dérive où le corps s'ourle de sensations, d'éclats, de vagues, un jeu du temps, car c'est là, notamment, que s'affirme la présence du temps, mais attention, à ne pas confondre avec ce que l'on veut nous faire croire du temps, passage terrible qui nous conduit au tombeau affirment les éplorés du 19° siècle et de celui-ci, non cette présence du temps est un accord permanent, une amitié élective, une façon d'être le monde, je suis le monde dit-il, et personne ne le croit.
Et il en va de même dans l'écriture ?
Serait-elle autre chose, qu'elle se perdrait dans les méandres de la tristesse, de la nostalgie, de la rancoeur, de la honte, ou de la petite pornographie quotidienne qui nourrit le monde.
Mes jeux du temps demandent à celles et à ceux qui veulent s'y aventurer, quelques connaissances stratégiques, une ouverture totale au temps, une concentration rare, une oreille musicale, la passion des textes sacrés, et l'envie de se dévêtir des haillons de leurs pensées. "
Que mille pensées de bonheur t'accompagnent dans la nuit.
à suivre
Philippe Chauché
mardi 19 février 2008
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